Projet TERCO2 : empreinte carbone des stratégies de terrassement
Projet TERCO2 – Empreinte carbone des stratégies de terrassement Page 86 sur 107 Autre exemple, pour une distance de transport de 1 km, un remblai traité à 2% de chaux génère 18 fois plus de GES qu’un remblai mis en œ uvre sans traitement (10 fois plus si le dosage est de chaux est de 1 %). Dans les situations réelles de chantier, la décision de traiter à la chaux se fait généralement lorsque l’on ne peut pas réutiliser les matériaux à l’état naturel, soit parce qu’ils sont trop argileux, soit parce qu’ils sont trop humides, soit pour des problèmes de traficabilité . On n’a donc pas vraiment le choix de traiter ou non (ou alors l’alternative est plutôt la mise en dépôt des déblais et la réalisation des remblais avec des matériaux de fourniture extérieure, comparaison qui sera étudiée dans le paragraph e 6.2). Ainsi, en apparence, la réduction de la quantité de chaux utilisée sur un chantier peut paraître difficile à mettre en œ uvre, ou tout au moins difficile à envisager de façon fréquente, alors qu’il s’agit d’un véritable levier de réduction de l’impact climatique d’un projet. Néanmoins, si l’on se place dans une perspective plus globale, avec une réelle volonté de réduire significativement les émissions de GES d’un projet de terrassement, des actions doivent être menées pour : - Faire coïncider les travaux de terrassements avec les périodes favorables météorologiquement . Si, pour des raisons administratives, financières, organisationnelles, ou pour des exigences de planning, les terrassements sont décalés en période hivernale ou même en période pluvieuse en automne ou au printemps, le traitement à la chaux sera fortement augmenté, ce qui aura un impact majeur sur les émissions de GES. - Accepter des chantiers de terrassement plus longs dans le temps , à la fois pour maximiser les travaux en période météorologique favorable et pour accepter des rendements plus faibles. Cela devra se traduire par une adaptation de la rémunération des temps d’immobilisation et par des plannings de réalisation rallongés. - Adapter la rémunération du traitement à la chaux dans les marchés, pour favoriser un usage « à bon escient » et « avec parcimonie » de la chaux, afin d’une part d’optimiser les dosages et d’autre part de privilégier les solutions alternatives chaque fois qu’elles sont possibles (aération des matériaux, excavation par couches ou frontale suivant les conditions, réduction des cadences ou immobilisations). 6.2 Remblai réalisé en matériaux granulaires versus remblai traité à la chaux Dans ce paragraphe, on se place dans le cas où les matériaux excavés en déblais ne peuvent pas être réutilisés en l’état pour la réalisation d’un remblai. Deux solutions techniques peuvent alors être mises en œ uvre : - Scénario 2a : les déblais sont mis en dépôt et les remblais sont réalisés à partir de matériaux granulaires de carrière. Le paramètre clé est la distance cumulée de transport (sur route) du déblai au dépôt d’une part et de la carrière au remblai d’autre part. - Scénario 3 : les déblais sont traités à la chaux pour être mis en remblai. Le paramètre clé est le dosage de la chaux. On suppose une distance de transport sur chantier de 1 km entre le déblai et le remblai. La comparaison des scénarii se fait avec les hypothèses décrites dans le chapitr e 5 e t en se ramenant à 1 m 3 de remblai.
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