Projet TERCO2 : empreinte carbone des stratégies de terrassement

Projet TERCO2 – Empreinte carbone des stratégies de terrassement Page 103 sur 107 Vis-à-vis du traitement à la chaux : - Faire coïncider les travaux de terrassements avec les périodes favorables météorologiquement . Si, pour des raisons administratives, financières, organisationnelles, ou pour des exigences de planning, les terrassements sont décalés en période hivernale ou même en période pluvieuse en automne ou au printemps, le traitement à la chaux sera fortement augmenté, ce qui aura un impact majeur sur les émissions de GES. - Accepter des chantiers de terrassement plus longs dans le temps , à la fois pour maximiser les travaux en période météorologique favorable et pour accepter des rendements plus faibles. Cela devra se traduire par une adaptation de la rémunération des temps d’immobilisation et par des plannings de réalisation rallongés. - Adapter la rémunération du traitement à la chaux dans les marchés, pour favoriser un usage « à bon escient » et « avec parcimonie » de la chaux, afin d’une part d’optimiser les dosages et d’autre part de privilégier les solutions alternatives chaque fois qu’elles sont possibles (aération des matériaux, excavation par couches ou frontale suivant les conditions, réduction des cadences ou immobilisations, recours à d’autres matériaux). - Comparer systématiquement et à différents stades d’avancement du projet les solutions traitement à la chaux et matériaux granulaires de carrière , en intégrant l’ensemble des indicateurs : technique, économique , émissions GES, autres impacts environnementaux. Puis décision en connaissance de cause. - Réduire les émissions de CO 2 liées à la fabrication de chaux. Ce défi concerne avant tout les producteurs de chaux, mais reste un enjeu majeur pour l’impact carbone des terrassements. Il passe à court terme par l’amélioration des fours et l’optimisation carbone de leurs sources d’énergie. Mais le principal défi est la séquestration de CO 2 en sortie des fours de production de chaux, qui n’en est actuellement qu’au stade de projet mais qui constituerait la véritable solution pour réduire très significativement l’impact carbone de la chaux. Vis-à-vis du traitement au ciment et aux liants hydrauliques routiers : Il y a un fort enjeu carbone à favoriser les liants hydrauliques routiers (LHR) bas ou très bas carbone, en lieu et place de LHR plus classiques ou de ciments à fort dosages de clinker : cela peut passer par différentes actions : - Rédaction de marchés travaux favorisant les LHR bas et très bas carbone, - Réalisation d’essais de laboratoire avec les matériaux du site et des LHR bas et très bas carbone dès les phases d’études, - Développement des produits par les industriels, - Mise en œ uvre sur des chantiers et acquisition de retours d’expérience. Par ailleurs, une attention devra être portée sur la composition des LHR et des ciments, et notamment sur les produits de substitution au clinker. Certains sont en effet des co-produits d’autres industries fortement émettrices de GES : leurs FE sont issus d’un arbitrage. Par ailleurs, les quantités disponibles de ces substituts peuvent être limitées : ces composants ne constituent donc qu’une alternative partielle ou transitoire pour la décarbonatation des terrassements. Les résultats des recherches et expérimentations actuelles pour décarboner les ciments et les LHR [Réf . 19] devront être suivies avec attention car elles auront un impact direct sur les émissions de GES des solutions techniques de terrassement utilisant ces produits. D’un point de vue plus général : - Enrichir et fiabiliser les facteurs d’émissions des différentes activités liées au terrassement . Cela nécessite de mettre en place sur différents chantiers des mesures détaillées de consommation de carburant pour chaque engin, avec enregistrement du rendement associé (volume de matériau excavé, transporté ou mis en œ uvre, distance de transport) et de tous les paramètres pouvant impacter l’empreinte carbone (météorologie, nature des matériaux, description des ateliers, contexte du chantier, solution technique, type de liant, dosages, etc.).