Projet TERCO2 : empreinte carbone des stratégies de terrassement
Projet TERCO2 – Empreinte carbone des stratégies de terrassement Page 102 sur 107 - Fiche n°4 - Couche de forme granulaire versus traitée ciment ou LHR - Fiche n°5 - Comparaison d'émissions carbone du compactage 7.6 Recommandations pour la réduction des émissions de GES dans les chantiers de terrassements Plusieurs pistes ont été identifiées pour réduire l’impact carbone des chantiers de terrassement. Certaines sont déjà mises en œ uvre et coïncident avec une optimisation technique ou économique des projets, qu’elles soient à l’initiative des bureaux d’études en phase de conception ou des entreprises en phase exécution . D’autres pistes de réduction des émissions de GES sont moins naturelles, car elles vont à l’encontre des critères usuels de décision : dans ce cas, réduire l’impact carbone signifie augmenter les coûts, allonger le planning des travaux, mettre en œ uvre des solutions moins satisfaisantes d’un point de vue technique. Une réelle remise en cause des pratiques est ainsi nécessaire, qui passe notamment par une meilleure connaissance des ordres de grandeur des émissions de GES générées par les différentes solutions techniques. Cela ne pourra pas se faire sans une volonté des différents acteurs de placer la réduction de l’impact carbone au c œ ur de leur préoccupations et au premier rang de leurs priorités. Vis-à-vis de la balance des terrassements et du mouvement des terres - L’impact carbone d’un projet de terrassement est fortement lié à la balance des terrassements et au mouvement des terres. L’enjeu est donc d’étudier plus en détail la balance des terrassements et le mouvement des terres dans toutes les phases de conception, y compris les phases amont du projet. L’objectif est de réduire les quantités, les transports, les dépôts et le recours à de la fourniture extérieure de matériaux granulaires et de liant. - L’impact carbone d’un projet de terrassement peut être significativement réduit si l’on dispose d’aires de dépôt à proximité des déblais, notamment en merlons paysagers le long de l’infrastructure . Cela permet également de mieux intégrer l’infrastructure dans le paysage et il faut donc favoriser cette pratique chaque fois que cela est possible, en particulier pour les chantiers fortement excédentaires en matériaux ou réalisés dans des terrains ou à des périodes ne permettant pas une bonne réutilisation des matériaux. Cela nécessite, dès les phases amont du projet, d’anticiper les zones de dépôt potentielles le long de l’infrastructure, et de les intégrer dans le projet, notamment dans la Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Vis-à-vis des engins : - Globalement, l’emploi d’engins adaptés à la taille du chantier a un impact positif sur les émissions de GES. Pour les activités d’excavation et de transport, il n’a pas été mis en évidence de fort impact du poids ou de la capacité de l’engin sur le facteur d’émission, ramené au m 3 excavé ou au m 3 .km transporté. - Pour le compactage, l’usage de compacteur de forte puissance (type V5 par exemple), permet de réduire les émissions de GES, car il améliore très significativement les rendements. - L’utilisation d’engins plus récents ayant des consommations plus faibles est évidemment une piste de réduction de l’impact carbone. - Dans cette étude, tous les engins considérés ont une motorisation classique et consomment du gazole routier ou non routier. Une évolution vers d’autres sources d’énergie (moteurs électriques ou à hydrogène) serait une source importante de réduction de l’empreinte carbone des chantiers de terrassement, en particulier pour les engins de transport. Des défis technologiques chez les constructeurs et des investissements financiers importants au niveau des entreprises seront nécessaires dans un futur proche pour mettre en œ uvre une telle évolution. Cela permettrait de réduire significativement l’impact carbone des chantiers, mais les questions liées aux nouvelles motorisations et sources d’énergie devront également être résolues (productions d’électricité ou d’hydrogène « vertes », stockage de l’énergie, disponibilité en matériaux rares, recyclage des matériaux du parc d’engins existant, etc.)
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