Projet TERCO2 : empreinte carbone des stratégies de terrassement

Projet TERCO2 – Empreinte carbone des stratégies de terrassement Page 100 sur 107 - La part du transport dans un scénario déblai – transport sur chantier – mise en remblai correspond à 50 % des émissions de GES pour une distance de 1.3 km entre déblai et remblai . Elle passe à 70 % pour 3 km de transport. - La part du transport dans un scénario déblai – transport sur route – mise en dépôt – fourniture de matériaux granulaires de carrière – transport sur route – mise remblai correspond à environ 50 % des émissions de GES pour une distance cumulée déblai – dépôt et carrière – remblai de 40 km. - Toutes choses égales par ailleurs et pour une même distance de transport, le transport sur chantier avec des tombereaux articulés émet significativement plus de GES que le transport sur route (environ 5 fois plus). 7.4.3 Impact carbone du traitement à la chaux Le traitement à la chaux est d’un usage fréquent en terrassement et possède des vertus sans équivalent notamment pour le réemploi des matériaux trop humides ou trop argileux. Cependant, les émissions de GES associées à ce type de solution sont très élevées , en raison des émissions liées à la production de chaux (la réaction chimique génère du CO 2 en plus de l’énergie nécessaire au four). Les quelques exemples suivants illustrent l’impact de la production de chaux sur les activités de terrassement : - La part de la fabrication de chaux dans les émissions de GES d’une activité déblai, transport sur chantier sur 1 km, traitement à la chaux et mise en remblai est de 88% pour un dosage de 1% de chaux. - La part de la fabrication de chaux dans les émissions de GES d’une activité traitement en place d’une arase est de 94% pour un dosage de 1% de chaux. - Pour une distance déblai - remblai de 3 km, la réalisation d’un remblai traité à 1% de chaux génère 5 fois plus de GES qu’un remblai mis en œ uvre sans traitement. - Pour une distance de transport de 1 km, un remblai traité à 2% de chaux génère 18 fois plus de GES qu’un remblai mis en œ uvre sans traitement (10 fois plus si le dosage est de chaux est de 1%). La comparaison entre des solutions « traitement à la chaux » et « fourniture et mise en œ uvre de matériaux granulaires de carrière » est le plus souvent défavorable au traitement à la chaux pour ce qui est de l’empreinte carbone, même avec des dosages faibles, en particulier pour des scénarii de réalisation de remblai. La conclusion est un peu plus nuancée dans le cas d’amélioration en place d’arase par traitement. Les quelques exemples suivants sont destinés à donner des ordres de grandeurs des points de bascule entre solutions : - Les émissions de GES pour la réalisation d’un remblai issu de matériaux de déblais traités à 1 % de chaux sont équivalentes à celles induites par la réalisation du même remblai en matériaux granulaires avec mise en dépôt des matériaux issus du déblai, si la distance cumulée de transport (déblai --> dépôt + carrière --> remblai) est de l’ordre de 75 km . Si le dosage de chaux nécessaire est de 1.5 % pour le scénario traitement, la distance de transport du scénario granulaire « équivalente en termes d’émissions de GES » passe à 125 km. - Les émissions de GES pour l’amélioration en place d’une arase par traitement avec à 1 % de chaux sur 0,35 m sont équivalentes à celles induites par la substitution de l’arase sur 0,5 m d’épaisseur par des matériaux granulaires issus de carrière - avec mise en dépôt des matériaux excavés -, si la distance cumulée de transport (déblai --> dépôt + carrière --> chantier) est de l’ordre de 30 à 35 km . Si le dosage en chaux nécessaire est de 1.5 % dans le scénario traitement, la distance de transport du scénario granulaire « équivalente en termes d’émissions de GES » passe à 65 à 70 km. Il faut néanmoins considérer que les « émissions de GES » ne sont qu’un des aspects de l’impact environnemental d’un projet . D’autres indicateurs peuvent être évalués : l’épuisement des ressources minérales, la pollution de l’eau, la toxicité, etc. Les solutions « granulaires » ont des impacts plus élevés sur l’épuisement des ressources naturelles en matériaux de carrière, sur les paysages, sur l’utilisation des infrastructures de transport et sur la qualité de vie des riverains.

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