RizRoute - Valorisation de coproduits rizicoles

RizRoute _ Livrable de restitution _ Appel à Projet FEREC 2022 31/32 7 Conclusions L’étude a mis en évidence que l’incorporation de biomasses de riz à des fins de séquestration carbone était prometteuse pour la filière bitume, moyennant certaines précautions et traitements. La méthodologie utilisée, dans une démarche de preuve de concept, a été de progresser par des solu- tions les plus simples (ajout direct de biomasses dans le bitume) à celles plus élaborées nécessitant des traitements significatifs (broyage des biomasses, pyrolyse à basse température, puis à haute tem- pérature). Ainsi, le conditionnement des biomasses de balle et de paille de riz est fondamental. L’utilisation directe de ces biomasses brutes ne permet pas une bonne dispersion et homogénéité du produit dans la base bitume, rendant impossible le suivi des caractérisations. Le broyage de ces matières premières est apparu comme un bon compromis pour le mélange bio- masse-bitume, mais pose encore des problèmes de stabilité, de process et de sécurité, notamment à cause de l’eau à évacuer, des fumés et des odeurs gênantes en phase chantier. A ce niveau, le gain sur d’empreinte carbone est de l’ordre de 60 % avec les hypothèses que nous avons pris. Cela est déjà très bon même avec l’utilisation de 5 % de matières brutes. Afin de résoudre les problématiques de mise en œuvre rencontrées, les biomasses ont été converti par traitement pyrolyse en un produit solide concentré en carbone et stable thermiquement ; le bio- char. Ainsi, plusieurs biochars avec des traitements thermiques et des matières premières brutes dif- férentes ont été produits et utilisés dans les formulations à des teneurs de 5 %. La compatibilité biochar-bitume a été significativement améliorée. En effet, ces liants bas carbones incorporant du biochar sont moins sensibles à la température et à la biodégradation. Les rendements limités en biochars lors de la pyrolyse (55 % - 28 %) dû à concentration en carbone de la matière né- cessitent logiquement plus de biomasse initiale et rajoute une étape supplémentaire. Ces aspects pourraient diminuer l’intérêt économique du produit, non évalués au stade de ce projet de type preuve de concept mais améliore la stabilité et la compatibilité chimique entre le bitume et la biomasse. Nos observations ont mis en évidence qu’il était difficilement envisageable de s’affranchir d’une étape de pré-traitement des biomasses de riz étant donné qu’il serait difficile de les incorporer tels quels. L’étape de pyrolyse présente plus d’intérêt au niveau de la performance que celles du broyage ou séchage par exemple. Elle est énergétiquement quasi autosuffisante et l’empreinte carbone d’une telle filière serait réduite de l’ordre de 50 % avec un taux d’incorporation de 5 % de biochar rien n’empêche d’augmenter cette valeur pour aller plus loin. Ces premiers résultats prometteurs sont estimatifs mais orientent déjà les futurs scenaris. Une optimisation et une analyse plus poussée du process de pyrolyse (T°C, condensation ou pas des bio huile) serait à étudier afin de calculer précisément L’ACV de ce process, d‘équilibrer les rendements biochar/coproduits (valorisées énergétiquement) et la qualité du biochar pour les applications bi- tumes.

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