Fondation Ferec - PRototype d’Evaluation sur Voirie de l’Infiltration et Ruissellement de l’Eau

6 Rapport FEREC- Projet PREVOIRE- 2024 1. Introduction et Contexte Le changement climatique conduit à des phénomènes récurrents de sécheresse et inondations extrêmes qui peuvent fortement solliciter et dégrader les infrastructures routières. Parallèlement l’urbanisation est sans cesse croissante avec en 2023, selon la Banque Mondiale [1], 56 % de la population mondiale vivant en ville et d’ici 2050, pratiquement 70%. Les villes connaissent une exposition accrue aux risques de catastrophes et changement climatique ; ceci amène les aménageurs à construire la ville autrement en évitant une imperméabilisation massive pour lui permettre de « respirer ». La gestion des eaux pluviales en milieu urbain devient en particulier un enjeu essentiel afin de limiter les effets de cette imperméabilisation des sols. Pour les acteurs de la profession routière, adapter nos infrastructures de mobilité au changement climatique est un engagement fort s’inscrivant dans les transitions climatiques et écologiques, selon la Pacte d’engagement [2]. La voirie urbaine doit alors désormais intégrer des matériaux aux propriétés hydrauliques maîtrisées tout en assurant des performances de durabilité exigées en technique routière en lien avec son usage. Souvent, seule la perméabilité est mesurée sur des matériaux de voirie drainants, caractéristique non suffisante pour qualifier le ruissellement et infiltration de l’eau. Ces notions de ruissellement, infiltration, désimperméabilisation sont souvent évoquées à juste titre à différents niveaux et des solutions existent déjà et peuvent être mise en œuvre [LA DÉSIMPERMÉABILISATION des sols : du principe à la mise en œuvre de matériaux perméables, CEREMA ; + rapport FEREC]. Plusieurs indicateurs sont aujourd’hui disponibles et utilisés par les concepteurs, mais les valeurs, parfois forfaitaires et/ou arbitraires doivent être considérées en connaissance de cause. Ainsi, des valeurs de coefficients de ruissellement sont classiquement utilisées par défaut sans nécessairement prendre en compte l’environnement réel du projet (structure totale, type de pluie, pente …)., allant de 0.7 à 1 pour les enrobés classiques et bétons de chaussée et de 0.05 à 0.2 pour les sols perméables avec végétation. [RGRA à vérifier]. Il est nécessaire de faire appliquer des notions communes, aussi bien dans les spécifications initiales d’un projet définies dans le dossier d’appel d’offres que dans le suivi de la réalisation de l’infrastructure de l’aménagement urbain. Par exemple, le coefficient de ruissellement, utilisé pour caractériser les revêtements vis-à-vis des épisodes pluvieux, mériterait d’être étudié en fonction de différents paramètres relatifs à chaque projet. On constate cependant qu’aucun dispositif expérimental n’existe actuellement en France pour cette détermination et qu’aucun cadre normatif n’a été posé. C’est dans ce contexte que le projet PREVOIRE a été initié, dans le cadre d’un partenariat depuis 2021 entre le groupe de travail aménagement urbain de ROUTES DE FRANCE et une équipe multidisciplinaire d’enseignants chercheurs de l’ESTP. L’objectif de cette collaboration de recherche était de développer un outil de caractérisation des propriétés hydrauliques (ruissellement et infiltration) de matériaux de voiries voire de structures de voiries soumis à des scénarios de pluie réalistes. Il doit permettre notamment de progresser sur la prise en compte de ces caractéristiques dans les études hydrauliques et sur lesquelles reposent certains critères de documents d’urbanisme et conduire à clarifier les notions techniques communes utilisées dans les marchés de travaux, aussi bien en termes de spécifications initiales utilisées dans les dossiers d’appel d’offres que dans le suivi de la réalisation des infrastructures. Le dispositif expérimental a été conçu et développé à l’ESTP à partir d’un cahier des charges de ROUTES DE FRANCE et en concertation avec son groupe de travail. Une fois la