Performances Environnementales des Ouvrages Géotechniques sur leur cycle de vie (PEOGEO)

5 Introduction I. Contexte du projet L’ingénierie géotechnique a pour objet l’adaptation des ouvrages de génie civil aux conditions de sol rencontrées au droit des constructions. Elle présente un large spectre de solutions techniques et des spécificités importantes par rapport aux activités de construction des superstructures :  Les ouvrages sont encastrés, avec une partie importante totalement noyée dans le sol,  Leur durée de vie est souvent beaucoup plus importante que celles des superstructures portées, qu’il s’agisse de bâtiments ou d’infrastructures. Les ingénieurs en charge de la conception des ouvrages géotechniques associés au génie civil des infrastructures disposent des outils et méthodes nécessaires pour retenir la bonne adéquation technique des solutions mises en œuvre au regard du contexte. Ils disposent en général d’une bonne connaissance des coûts de réalisation, permettant alors de retenir des solutions techniques constituant un optimum technico-économique, en fonction des exigences exprimées par le maître de l’ouvrage. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de prendre en compte les empreintes environnementales des différentes solutions techniques possibles et les comparer en tenant compte de la durée de vie prévisionnelle de l’ouvrage, les méthodes et logiciels actuellement disponibles ne répondent pas réellement à ces besoins spécifiques et les approches techniques ne sont pas partagées par la profession. Dans le cadre du Projet National ASIRI+, l’Université Gustave Eiffel et l’Ecole des Ponts ont effectué une analyse du cycle de vie (ACV) des fondations d’une éolienne qui a fait l’objet d’une instrumentation avec la possibilité de comparer plusieurs solutions techniques. L’étude a montré la nécessité de disposer de données contextualisées en matière d’approvisionnement en matériaux (procédés et dimension territoriale du transport). Elle a également souligné l’importance de la dimension multicritère de l’ACV. Si l’empreinte carbone est un indicateur crucial pour déterminer les solutions les moins émettrices en gaz à effet de serre (GES), d’autres indicateurs doivent être pris en compte, en particulier dans une perspective d’économie circulaire. En parallèle, Antea Group a engagé début 2021 une réflexion sur l’estimation de l’empreinte carbone des ouvrages géotechniques, réalisée dans le cadre d’un stage de fin d’étude (Adrien Sarelli – EOST filière géotechnique). Cette réflexion préliminaire a mis en évidence que des choix techniques qui semblent parfois anodins peuvent en réalité avoir une grande influence sur l’empreinte carbone du projet. Elle a également mis en évidence l’absence d’outils disponibles pour accompagner les ingénieurs géotechniciens sur cet aspect technique. De son côté VINCI construit et réalise les travaux de maintenance d’un parc d’infrastructures comportant un grand nombre d’ouvrages géotechniques (fondations, soutènements, remblais). Les données issues de ce parc d’ouvrages ont permis de disposer d’informations opérationnelles pour calibrer l’approche proposée dans ce projet.

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