Utilisation de liants bas carbone pour la construction par « deep soil mixing » : formulation et durabilité (LIBACA)

12 ambiante de 25°C, environ 80% de l'eau initialement présente s'est évaporée. Par conséquent, il a été décidé de laisser sécher les éprouvettes pendant 20 jours dans ces conditions afin que le front de séchage n'ait pas d'impact sur le front de carbonatation. En effet, le phénomène de carbonatation ne peut se produire ni dans un milieu trop sec ni dans un milieu trop humide. Il est nécessaire d'avoir une teneur en eau minimale dans le matériau pour que la dissolution de la portlandite ait lieu, et au-delà d'une certaine humidité, le processus de diffusion du CO2 devient l'étape limitante. Après ces 20 jours, seulement en moyenne 1 à 2 mm sont carbonatés pour les différentes formulations. Pour les essais de carbonatation, les échantillons sont exposés à une hygrométrie de 65%, à une température de 20°C, et à une teneur en CO2 de 0,4%, équivalant à 10 fois la teneur en CO 2 naturelle. Ces conditions sont reproduites dans une enceinte climatique à CO 2 . À chaque échéance, trois éprouvettes sont analysées. Les échantillons sont d'abord fendus par traction par fendage, puis la profondeur de carbonatation est mesurée en pulvérisant un indicateur coloré sur chaque surface de rupture des éprouvettes. La profondeur de carbonatation est obtenue en calculant la moyenne des six faces observées . II.4.2 Résultats Les Figures 9 et 10 présentent le suivi de la profondeur de carbonatation pour différentes formulations à un dosage de 160 kg/m 3 de liant pour la Figure 9 et à un dosage de 210 kg/m 3 de liant pour la Figure 10. Les liants examinés ici comprennent un CEM I 52,5 utilisé comme référence par rapport au béton classique, un CEM III/C 32,5 avec une forte teneur en laitier de haut fourneau (85%), un CEM VI 52,5 composé de clinker à 46%, de laitier de haut fourneau à 40%, et de calcaire à 14%, ainsi qu'un mélange de CEM III/A 52,5 et de métakaolin conduisant à une composition de 46% de clinker, 40% de laitier de haut fourneau et 14% de métakaolin. Il est observé que la teneur en clinker semble avoir un impact significatif sur la profondeur de carbonatation, comme on peut le constater à 80 jours, par exemple. Sur la Figure XX, la moyenne de la profondeur de carbonatation des éprouvettes réalisées avec du CEM I est d'environ 35 mm, tandis que les éprouvettes faites avec du CEM III/C présentent une profondeur de carbonatation d'environ 50 mm. En effet, la quantité de portlandite est directement liée à la quantité de clinker, ce qui, pendant la réaction de carbonatation, contribue à limiter son avancement, puisque la portlandite est le principal composé carbonaté.

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