Optimisation et performance d’un procédé d’élimination des micropolluants
14 3.4.3 Les caractéristiques de la matière organique La charge organique dissoute d’une eau est constituée d’éléments majoritaires que sont les Substances Humiques (SH), macromolécules organiques naturelles retrouvées à quelques mg/L dans les eaux de surfaces. A ces composés organiques majoritaires s’ajoute nt des composés en concentration minoritaires, considérés comme micropolluants organiques, tels que les pesticides (terme regroupant à la fois les produits phytopharmaceutiques, les biocides, les médicaments à usage humain et ceux à usage vétérinaire). La diversité de ces molécules (plus d’un millier de substances actives) possédants des caractéristiques physiques et chimiques intrinsèques spécifiques, en font des composés polluants persistants à effet synergique considérés comme perturbateurs endocriniens. Leur devenir dans l’environnement est complexe et peut permettre à la molécule de persister sous la forme de la substance active ou de ses métabolites. L’eau est l’une des sources d’exposition environnementale aux pesticides, l’ingestion des résidus de pesticides par voie orale via les aliments ou les boissons étant considérée comme la principale source d’exposition humaine. Les traiteurs d’eau sont donc confrontés à cette problématique de façon récurrente et doivent adapter leurs filières de traitement pour répondre aux réglementat ions en vigueur, la norme réglementaire (annexe 13 - 1 du Code de la Santé Publique) fixant à 0,1 µg/L la concentration maximale pour chaque pesticide pris isolément et à 0,5 µg/L pour l’ensemble des pesticides mesurés. Vouloir considérer l’élimination des micropolluants d’une eau nécessite de considérer en même temps l’élimination des composés organiques majoritaires et de toutes les molécules qui les accompagne ( ie toxines qui accompagne des composés organiques d’origine algale). La connaissance de la charge organique d’une eau est donc une priorité avant de penser une filière de traitement des eaux. Selon l’origine de l’eau, sa teneur et sa composition en matière organique particulaire ou dissoute, mais aussi selon sa charge en micropolluants organiques, les étapes de traitement doivent être adaptées et optimisées. La quantité de matière organique dans les eaux de surface peut varier selon les conditions hydrologiques du milieu et la végétation du bassin versant mais elle dépend ég alement des saisons et du climat, qui font varier l’intensité de l’activité biologique notamment au niveau de la production primaire. La production de matière organique par les végétaux et le phytoplancton ainsi que les processus de décomposition de la mat ière organique sont les principaux facteurs influençant la concentration en COD dans l’eau. Il a été constaté une augmentation de la teneur en COD des eaux de surface en particulier en Amérique du Nord et en Europe au cours des vingt dernières années. Ainsi, les valeurs les plus fréquemment rencontrées sont comprises entre 1 et 20mgC/L et tendent à s’accroitre sous l’effet du réchauffement climatique. L’autre aspect majeur lié au réchauffement climatique est l’impact sur les blooms algaux et la production massive de matière organique qui en découle. Le développement d’organismes photosynthétiques dans l’eau provoque la libération dans le milieu d'exsudats organiques liés à l'activité métabolique. Lors de la sénescence de ces organismes, d'autres composés organiques vont également être relargués, l'ensemble de ces molécules constituant la Matière Organique Algale (MOA). La dynamique de cette matière organique ne suit, à priori, pas celle de la Matière Organique Naturelle (MON) initialement présente au sein des ressources en eau. Ces composés organiques d'origine algale vont alors faire partie intégrante du cycle de la MON et contribuer à la modification de ses caractéristiques, en participant à son enrichissement. Ces modifications qualitatives et quantitatives vont également affecter les procédés de traitement des eaux et nécessiter une réadaptation de ces derniers. En effet, l'efficacité des procédés de t raitement et
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