Adaptation des Déclarations Environnementales aux Matériaux Routiers
Eiffage, RECto, VERSo | 30 L’approche dynamique « réelle », elle, tend à modéliser plus précisément les phénomènes physiques impliqués dans l’impact sur le climat, mais ne permet pas de rendre compte de façon réaliste du comportement du Recytal® dans le temps. Malgré des ajustements qui peuvent permettre d’atténuer le manque de représentativité de la méthodologie, mener une ACV portant sur un matériau routier incorporant des matières biosourcées dans le cadre de la norme 15804+A2 semble devoir impliquer une prise en compte imparfaite de leurs caractéristique physiques, de mise en œuvre et de fin de vie. Cet exemple met ainsi en exergue l’inadéquation de la norme aux matériaux routiers en général, qui obéissent à des comportements et des process sensiblement différents de ceux des matériaux de construction, ce tout au long de leur cycle de vie. Il convient donc d’envisager pour les matériaux routiers de s’affranchir du cadre normatif du secteur de la construction. P OSTULAT 2 : L ES ÉMISSIONS DE CARBONE BIOGÉNIQUE CONTENU DANS LE PRODUIT SONT COHÉRENTES AVEC LA RÉALITÉ PHYSIQUE DES FLUX Selon cette approche, aucun relargage de CO 2 en fin de vie ne doit être considéré. Deux approches ont été explorée : elles sont en conformité avec la norme généraliste encadrant la pratique de l’ACV, la norme ISO 14040 :44. On considère ici deux principes de modélisation : la modélisation attributionnelle et la modélisation conséquentielle. 01 Approche attributionnelle Selon cette approche, la modélisation du système étudié repose sur l’état existant du contexte technologique dans lequel il s’inscrit. L’approche attributionnelle ne tient ainsi pas compte d’éventuels scénarios d’évolution de ce contexte, ni d’une éventuelle influence du système évalué sur son environnement. L’approche attributionnelle selon la norme ISO 14040 :44 permet de considérer la réalité physique de la fin de vie des matériaux routiers, et plus spécifiquement de ceux intégrant des matières premières biosourcées. Une telle approche nécessite de bien caractériser le scénario considéré pour cette fin de vie, et implique une modélisation détaillée de celui-ci. Parmi les scénarios envisageables pour cette étude (rabotage et valorisation en centrale de la chaussée, retraitement en place, chaussée laissée en place et recouverte), nous basons cette étude de sensibilité sur l’absence d’intervention sur la chaussée en fin de vie, qui permet de mettre en avant l’influence de la permanence du stockage de carbone dans le matériau. Les résultats obtenus selon cette approche sont présentés en Figure 18.
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